ESPÈCES DE POISSONS

Le Nunavik est la destination arctique par excellence pour la pêche à la mouche
à l’omble chevalier et à l’omble fontaine.

 

L’omble chevalier

Autres noms : Omble de l’Arctique, Iqaluppik (Inukttitut)

Poids moyen : Anadrome, 2,7 à 5,4 kilos
Poids moyen : Dulcicoles, 1 à 2,25 kilos
Record : Peuvent atteindre un poids de 15 kilos au Nunavik

Presque exclusivement un poisson nordique, l’omble chevalier n’est pas très connu des pêcheurs. Malgré tout, une fois ferré, sa ténacité rivalise avec celle du saumon de l’Atlantique. L’omble chevalier fait de longues courses et défie l’habileté du pêcheur en secouant puissamment sa tête et tout son corps pour se libérer de la mouche.

Toutefois, ce beau poisson, comme les autres du climat rigoureux du Nunavik, grandit très lentement. Mesurant 25 mm à l’éclosion, les fretins doublent de taille la première année. Trois à quatre ans plus tard, ils atteignent de 8 à 15 cm. À cette phase, ils se joignent à la migration estivale dévalant vers la mer où les petits poissons abondent, dont les lançons, les capelans ainsi que les crevettes. Ils se nourrissent voracement quelques semaines avant de retourner dans les eaux intérieures pour l’hiver. Afin de se protéger des prédateurs, les ombles chevaliers adaptent leur livrée selon leurs habitats. En général, ils adoptent un ton foncé dans les lacs et une nuance claire en mer.

L’omble chevalier, comme son cousin le saumon, peut se nourrir en mer, mais il se reproduit toujours dans l’eau douce. Il atteint sa maturité sexuelle à sept ou huit ans lorsqu’il mesure près de 50 cm. Durant la fraye, de la fin septembre à début octobre, l’abdomen de l’omble chevalier se colore en rouge. En général, les ombles chevaliers matures ne frayent pas à leur entrée en eau douce à la fin de l’été. Ils attendent plutôt une année entière dans le lac de leur lieu de naissance avant de se déplacer dans une frayère à l’automne suivant. L’omble chevalier confiné aux eaux douces (nutillik en Inuktitut) est une autre forme de cette famille que l’on retrouve toute l’année en eau douce dans certains lacs.

L’omble de fontaine ou truite anadrome

Autres noms : Truite mouchetée, truite rouge, truite de ruisseau, saumon de fontaine, truite saumonée, aanak (Inuktitut)

Poids moyen : 1,5 à 2 kilos
Record : Omble de fontaine, peuvent atteindre un poids de 4 kilos au Nunavik.
-Truite anadrome, peuvent atteindre un poids de 4,5 kilos au Nunavik

L’omble de fontaine partage plusieurs caractéristiques avec son cousin l’omble chevalier. Certaines populations en particulier, comme les truites anadromes, se déplacent l’été vers les estuaires des rivières pour atteindre l’eau salée. Les ombles de fontaine adaptent aussi leurs couleurs selon leur habitat. En règle générale, en mer, le ton est vert pâle sur le dos et argenté sur les côtés, alors qu’en eau douce, la teinte exposée est foncée. Autant les ombles de fontaine que les truites anadromes sont reconnaissables par leurs taches rouges entourées d’anneaux bleus que l’on nomme auréoles.

L’omble de fontaine fraye dans les courants d’eau douce, entre août et octobre, lorsque la température baisse et que les jours raccourcissent. Il se reproduit plusieurs fois au cours de sa vie qui est de sept à dix ans.

Les ombles de fontaine sont carnassiers et mangent tout ce qu’ils trouvent, mort ou vivant, du petit insecte au petit mammifère en passant par le poisson.

Le touladi

Autres noms : Truite de lac, truite grise et isiuralittaak (Inuktitut)

Poids moyen : 3,6 à 4,5 kilos
Record : Peuvent atteindre plus de 18 kilos au Nunavik

Le touladi, qui peut atteindre le poids incroyable de 18 kilos, habite un grand nombre de lacs, de rivières et de cours d’eau du Nunavik.

Ils sont carnassiers et leurs principaux prédateurs dans le Grand Nord sont eux-même. Ils engloutissent des tacons, des corégones, des ménés, des petits poissons, des oiseaux, des animaux et des insectes. Le touladi est une espèce qui s’adapte facilement, et il se nourrit de tout ce qu’il trouve dans n’importe quel cours d’eau. Ne soyez donc pas surpris si un touladi s’attaque à l’omble de fontaine que vous venez de capturer et que vous essayez de ramener vers vous.

De même que les ombles chevaliers et les ombles de fontaine, les touladis frayent à l’automne et comme d’autres poissons nordiques, leur maturité sexuelle n’est atteinte qu’après de nombreuses années. Ils ont besoin d’eau froide et claire et d’un substrat rocheux propre pour frayer.

 

Conservation de la ressource pour les générations futures

Le poisson-trophée est la ressource subaquatique renouvelable la plus importante du Nunavik, et la probabilité d’en capturer plusieurs est grande même s’ils filent discrètement et silencieusement dans leur environnement. Il ne faut cependant pas oublier que le climat rigoureux composé de glace et de neige a une incidence sur la faune de la région, y compris les poissons. Puisqu’ils atteignent la taille de reproduction beaucoup plus tard dans leur vie que leurs cousins du sud, les espèces de poissons du Grand-Nord affichent un faible taux de reproduction. L’omble chevalier et l’omble de fontaine ne se reproduisent que tous les deux ou trois ans, alors que le saumon de l’Atlantique fraye rarement plus de deux fois dans sa vie. Par conséquent, la préservation des grands poissons matures par le biais de la remise à l’eau est fortement recommandée. Un hameçon sans ardillon et la remise à l’eau préserveront les ombles chevaliers, les truites anadromes et les autres stocks de poissons, ce qui permettra aux générations futures de partager cette expérience unique.

Conseils de remise à l’eau

1. Un poisson taquiné trop longtemps sera trop fatigué pour récupérer. Il faut donc taquiner et relâcher le poisson rapidement.

2. Gardez le poisson dans l’eau le plus possible. Ne le laissez pas se débattre sur la plage, sur les roches ou dans le fond du bateau. Quelques dizaines de centimètres d’eau forment un coussin de sécurité pour le poisson en détresse.

3. Manipulez le poisson le plus doucement possible et gardez vos mains mouillées. Ne mettez jamais vos doigts dans les branchies ou les yeux du poisson. Levez les plus petits poissons par la mâchoire inférieure; ne les écrasez pas. Une puise de caoutchouc est très pratique pour conserver les poissons dans l’eau.

4. Enlevez les hameçons prudemment avec des pinces à bec long. Ne tirez pas sur les hameçons pour les enlever.

5. Un poisson inconscient peut-être ranimé, si on le prend par son corps juste devant la queue, et si on le berce au même moment avec l’autre main derrière sa tête tout en le gardant sous l’eau. Bougez le poisson dans un mouvement de va-et-vient lent pour forcer la circulation de l’eau dans les branchies. Continuez ce mouvement.

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